« Les gens bons frais. Frais ? …Mais c’est une blague ! » La remarque de Daniel (que tout le monde appelle « tonton », par usurpation, car seul au club le président-manager Éric Cambon peut le nommer ainsi à juste titre) semble frappée au coin du bon sens : voilà 68 ans qu’il est frais. Mais, même s’il ne court plus que sur invitation (quelle classe !), il reste performant : sur le parcours n°5, 142ème sur 257. Encore une année, et il entre dans la catégorie Masters 4 (M4) : à lui, les coupes et trophées. Là aussi, beaucoup d’expérience, car le coiffeur de la grand’rue estime que des coupes, il n’en a pas trop fait (hé,hé) : il continue son activité.
Richard (Jacob) s’attendait à passer un dimanche 20 novembre peinard, du côté de Saint-Salvy-de-la-Balme. Petit jogging en matinée, manière d’apprécier les couleurs changeantes de l’automne en Sidobre, tandis que sa conjointe Virginie (Hérail) la marathonienne est en course dans l’Aude. Quand, la veille, samedi soir, le téléphone sonne… C’est le président Ricou : « Après son marathon, Jeannot (Rascol) est trop endolori pour pouvoir assurer. Sûr, je peux faire deux parcours, mais… » Et c’est ainsi que Richard s’épingle — inédit depuis son service militaire — un dossard sur la poitrine. Et attend devant la cave coopérative d’Armissan que Virginie lui passe le relais. Avec une performance (186ème) qui a (presque) fait oublier Jean Rascol. Et en tout cas une disponibilité à saluer bien bas. Mais Richard, dans son équipe des gens bons (tout court) est aussi gagnant : en courant loin des rochers du Sidobre, il a vu la mer, toujours recommencée.
Lorsqu’on veut suivre à tout crin un concurrent afin qu’il ne vous lâche pas, l’expression d’usage est : « marquer à la culotte ». Eh bien, les athlètes qui ont voulu suivre Guillaume (Yeddou) en ont été pour leurs frais : c’était (forcément) mission impossible. De surcroît, engagement maximum, visible à sa spectaculaire arrivée (il se couche sur le flanc, quelques secondes) : c’est payant, avec une place de 8ème qui, dans cette deuxième étape, ouvre des perspectives à son équipe des gens bons secs.
Les performances Les marathoniens de Nice-Cannes sont encore sur leur nuage : Éric (Cambon) termine 30ème du parcours initial, sur les talons de Vincent (Duvernay) : à sa suite Virginie (Hérail) tourne à plus de 13 km/h de moyenne. Quant à Tatiana (Devic) beaucoup plus jeune, quelques petites semaines de récupération, et elle reviendra à son excellent niveau ; mais saluons son engagement au service de la collectivité (l’équipe des « frais »). Les « frais » : c’est peut-être en enrôlant Calas junior que l’adjectif s’est imposé. Très jeune, mais Axel est un véritable espoir : il termine 28ème du parcours n°3, à près de 15 km/h de moyenne (14,90 exactement, malgré 270 m. de dénivelé). À quelques dizaines de secondes de Lionel (Gros) des « gens bons secs », soit l’équipe « performance ». Les places dans ce team risquent bientôt de se faire chères… Yohann (Girabancas), 6ème sur le parcours terminal nous a habitués à ses excellents résultats sur ces circuits courts (tous les parcours développaient de 7 à 8 kilomètres). Comme il se doit, mettons en exergue le podium d’Aurélien (Cavaillès), 3ème à plus de 18 km/h (18,24 précisément). À cette allure de rallye, prudence dans les virages… Et ainsi les « secs » entrent dans le top 10.
En conclusion, c’est un dimanche bien agréable et ensoleillé que les 15 Lacaunais (+ un supporter) ont passé de part et d’autre d’une Aude proche de son embouchure. Et cette grande boucle, où les équipiers doivent rejoindre le clocher suivant — en desserrant rapidement le frein — impose un timing serré, mais qui a bien convenu à tous. De quoi faire regretter aux plus anciens l’ancienne formule, de bourg à bourg, de la Ronde Givrée du Sidobre. Mais bon, déjà bien beau que des dizaines de bénévoles passent leur dimanche à nous encadrer, pour notre loisir… D’autant que, pour le plus gros des troupes, je ne suis pas sûr que leurs foulées « impériales » soient un spectacle hors du commun.
Les gens bons secs : 9ème en 2 h 22′ 56 à 16,06 km/h de moyenne. [Parcours 1) 27e Vincent (Duvernay) ; 2) 8e Guillaume (Yeddou) ; 3) 18e Lionel (Gros) ; 4) 3e Aurélien (Cavaillès) ; 5) 6e Yohann (Girabancas)].
Les gens bons : 86ème en 3 h 02′ 07. [1) 30e Éric (Cambon) ; 2) 105e Virginie (Hérail) ; 3) 186e Richard (Jacob) ; 4) 91e Dominique (Tichit) ; 5) 136e André (Suc)].
Les gens bons frais : 149ème en 3 h 14′ 38. [1) 165e Christine (Rousset) ; 2) 222e Tatiana (Devic) ; 3) 28e Axel (Calas) ; 4) 167e Véronique (Calas) ; 5) 142e Tonton Daniel (Cambon)].
257 équipes classées.
janot
Nov 21, 2016 @ 22:19:53
>Bravo à tous & merci Richard de m’avoir remplacé.
ricou
Nov 22, 2016 @ 09:11:17
Pfffff!!!! Quelle course!! A pied, en voiture, on est toute la matinée à fond. Excellente prestation de tous, bonne ambiance (comme d’habitude), mention particulière aux nouveaux licenciés : Christine, Véronique et Axel qui tous les 3 ont dors et déjà pris rendez-vous fin janvier pour la célèbre Ronde givrée. Merci à Richard qui s’est tapé le relais le plus difficile sans rechigner, il nous a même avoué s’être régalé.
le lion
Nov 22, 2016 @ 21:10:13
J’espère que les organisateurs pourront faire perdurer ce format convivial. Qu’à leur tour ils ne rentreront pas dans la surenchère aux nombres d’équipes. Car c’est vraiment un régal cette itinérance de village en village, que de rigolades et d’excitation lors du co-voiturage. Effort, joie et bonne humeur, le bon cocktail pour une belle journée entre copains!
Bossuc
Nov 27, 2016 @ 18:16:58
Rectification : de source généralement bien informé, à savoir l’appareil que de nombreux coureurs ont au poignet et que je croyais naïvement être destiné à donner l’heure, il semble qu’il faut revoir à la baisse la moyenne annoncée par l’organisateur. La distance retenue date sûrement du début de ce relais, il y a 20 ans, du temps où les mesures étaient déterminées par les roues de charrette. Bref, vous enlevez un Km/h à votre perf’, et vous devez être en gros dans les clous. Cela n’enlève rien à votre prestation. Et ne diminue non plus en rien notre sympathie pour les organisateurs. L’approximation, dans cet univers moderne où tout est contingenté, c’est comme de la poésie dans un monde de brutes.