Dimanche 14 janvier, 9 h 29 : les rues de Lacaune sont vides; le café Ricou est plein. Même jour, 9 h 30 : le trottoir devant le café Ricou est plein. Le président-patron Éric Cambon place ses troupes pour la photo (souvenir et presse). Un vrai papa-poule : il fait très froid, et il installe « sa » vingtaine de coureurs bien à l’abri sous l’auvent. Sur le rideau, pleins feux sur les lettres « Grand Café Ricou »: c’est bon pour le commerce. Et deviner quelques athlètes dans la pénombre n’est pas forcément si négatif pour la promotion…
Avant de le passer à Émilie, la vendeuse de la charcuterie d’en face (afin que lui-même soit sur le cliché), Éric règle son appareil photo : du matériel très sophistiqué sûrement car, après avoir entendu une alerte par sonnerie, Éric parle à son appareil. Enfin, au bout de quelques minutes, tout est rentré dans l’ordre, et la photo est prise finalement par Antoine Canadas, un retraité de passage. Tous sont prêts à s’élancer (enfin !) quand une voiture (événement !) étrangère (immatriculée « 12 ») descend la grand-rue, déclenchant les exclamations : « C’est Béa ! » Bon, on l’attend.
Dimanche 14 janvier, 9 h 40. « Désolée, la route est mauvaise, » s’excuse Béatrice Cazabonne. En effet, pour venir de Barre, village juché à 920 m. d’altitude et ravitaillé par… Puech Georges, supermarché ambulant, il y avait au moins 1,2 cm de neige sur les six premiers kilomètres. Mais « Béa » bien adapté et adopté dans la région ne renie pas ses origines païbassoles. Du reste Béatrice (ou Béatrix) est la reine douairière des …Pays-Bas.
Une escale au jambon
Les organismes se sont un peu réchauffés dans la côte menant au jambon en fer du carrefour. Nouvel arrêt photo. Réglage. Et arrêt de la première voiture à passer, afin que tout le monde soit bien sur la photo, y compris les jeunes qui se sont hissés sur le premier étage du monument. Tous un peu transis par le vent mauvais. Le pilote de l’automobile, c’est Gilles Villeneuve. Et il est pressé. Qu’à cela ne tienne, il délègue son épouse, sans doute subjuguée par la plastique de ces athlètes (à moins qu’elle n’en ait pitié…). Le déclic passé, Gilles Villeneuve, plus connu ici comme paisible citoyen des Vidals que comme un transfuge de la Formule 1, peut poursuivre en couple son activité dominicale. Tout comme les sujets de la photo, ces coureurs aux allures diverses tempérées par des regroupements réguliers. Retenons qu’il y a un certain culte de la personnalité dans ce club, puisque le groupe passera devant la demeure, pourtant à l’écart, du président (je n’ai cependant pas vu de plaque commémorative).
Dimanche, 11 h 15. Retour au café Ricou. C’est l’heure de la galette (il en faudra bien cinq). L’occasion aussi pour les nouveaux (Marc et Hugo Fabre, les plus Vianais des Castrais, et la récente « Combejacoise » Malika Donnio) de faire connaissance avec les éléphants de l’Athlétic-club lacaunais (ACL). Béatrice sera reine à deux reprises. Mais elle n’a rien d’une dictateuse (ou dictatrice ? pour la rime au moins) : pas de mandat à vie, elle remettra son titre en jeu en janvier 2018.
En attendant, il y a la Ronde Givrée. Et le président va faire une intervention. Sans doute pour parler des parcours, des temps de passage, de la stratégie, de l’heure de rendez-vous au départ de Lacaune… Mais… quoi ? Il nous parle de chorégraphie, de faire des E, des A, des U… Tiens, il faudra que je consulte mon médecin de famille. C’est le docteur Valette, vice-président du club, et lui-même ancien interné des hôpitaux. Il saura bien déterminer si le comportement d’Éric est compatible avec la durée de son mandat, à savoir jusqu’à la fin d’année 2017…